★ Cahier de doléances des cyclistes à Paris ★
 

Message 2014/03/12/20/43/22-084069182

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Je circule un maximum à vélo dans des villes de la petite couronne (courses, loisirs et autres). Je me rends quotidiennement à Paris, mais en transport.

Ce qui me choque un peu partout en France peut être résumé en une discussion que j'ai eue avec un résident de banlieue à qui j'ai demandé le chemin de la gare lors d'une promenade dominicale à vélo : "La gare de x ? C'est par là mais je vous préviens c'est assez loin, c'est au moins à... 2 kilomètres !"

J'apprécie les efforts qui ont été faits tant bien que mal pour promouvoir le vélo dans la capitale et les quelques municipalités qui se sont prêtées franchement au jeu, contrairement à la plupart — oui Rosny-sous-Bois, c'est de toi que je parle — mais je les trouve très insuffisants.

Un immense problème des villes alentours est, mis à part le manque total d'infrastructures réservées aux vélos et aux transports en communs, l'interconnectivité. Mettre 3 pistes cyclables qui ne vont nulle part pour faire joli ou écolo dans le centre-ville c'est bien, mais il vaudrait mieux que le tracé soit concerté pour se déplacer de ville en ville. Ce raisonnement ne va pas de soi quand la vision des décideurs est limitée dans l'espace (leur propre municipalité) et le temps (une mandature). J'invite ces personnes à une ballade de ville à ville en proche banlieue : certaines rues s'apparentent à un no man's land du point de vue de l'entretien et des infrastructures. D'autres se prêtent à peine à quelque chose d'aussi fondamental que la marche à pied.

Dans ces quartiers complètement enclavés, les gens ont le réflexe voiture et le vélo y est une aberration. Pourquoi ?

  • Parce qu'aucune autre solution n'a jamais été appliquée
  • Parce que prendre sa voiture n'implique pas de difficultés en termes de stationnement, et très peu en termes de respect du code de la route (vitesse, responsabilité, bruit, civilité) du fait d'une présence policière minimaliste.
  • Parce que l'offre des transports en commun est améliorable ou jugée trop chère (j'entends hors abonnement : 2 euros pour 2 arrêts de bus est clairement excessif).
  • Parce que l'offre de biens et de services est mal distribuée (prédominance des grandes surfaces dotées de parking).
  • Parce que nul n'a conscience des effets de la pollution sur la santé et l'environnement s'il ne s'intéresse pas déjà à ces questions

J'en oublie sans doute. Et je ne parle ici que de déplacements très localisés, pas des millions de traversées quotidiennes de l'Ile de France. Mais acquérir une meilleure appréciation des distances et une connaissance moins superficielle de sa ville et de celles alentour peut commencer à donner à tout bagnolard compulsif le goût de meilleures pratiques.

Pour terminer, un sujet qui me perturbe dans de nombreux programmes de campagne est le fait que la voiture n'est jamais vraiment remise en question. A titre d'exemple à Montreuil, j'entends parler d'augmenter le nombre de places de stationnement dans les quartiers commerçants, ou le fait de conserver des voies de circulation le long du tracé du futur tramway. Ceci représente à mon sens un gigantesque contresens et il me paraît vital de le dénoncer.

Pour répondre à ce message : cliquer et envoyer le courriel sans changer le sujet. Si cela ne fonctionne pas (si par exemple vous utilisez un webmail), envoyer un message à paris2014@velorution.org avec l’identifiant 2014/03/12/20/43/22-084069182 quelque part dans le sujet.