★ Cahier de doléances des cyclistes à Paris ★
 

Message 2014/02/20/12/49/21-674039256

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Mots-clés : #villeParis #VLS

Le vélo en libre service Vélib'

Le marché public du vélo en libre-service (VLS) "Vélib'" arrivera à son terme en 2016, le futur maire de Paris aura donc à gérer son éventuel renouvellement.

Question : les candidats prévoient-ils de reconduire le principe d'un système de VLS ?

Étant donné l'appel d'offres du marché actuel, Vélib' ne peut pas être installé à plus de 1500 mètres des frontières de Paris. Or, plusieurs communes ont émis le souhait de disposer d'un tel système, et l'expérience menée par Créteil montre qu'un système trop petit est inutile (Cristolib, 130 vélos, 24 abonnés annuels, 12 locations par jour en moyenne).

Question : s'ils souhaitent le renouveler,les candidats prévoient-ils d'étendre la couverture de Vélib', si oui dans quelle mesure (couverture, densité des vélos et stations) ?

Parmi les défauts du système actuel, le principal selon moi trouve son origine dans le montage financier :

  • JCDecaux/Cyclocity exploite Vélib' en échange d'une forte baisse de la redevance versée pour l'affichage publicitaire dans les rues de Paris.
  • L'argent issu des usagers (abonnements, dépassements de la durée de gratuite de location) va à la ville de Paris.

En résumé, le système de VLS ne représente qu'un coût pour son exploitant, qui n'a donc aucun intérêt à inciter à son utilisation : plus il y a d'usage, plus cela lui coûte cher, sans rentrée d'argent supplémentaire !

La situation la plus avantageuse financièrement pour l'exploitant serait que... personne n'utilise Vélib' !

Question : s'ils souhaitent le renouveler, quel modèle économique les candidats prévoient-ils pour le prochain système VLS ?

La topographie parisienne et le fonctionnement du système font qu'il est aujourd'hui extrêmement difficile de trouver un vélo dans les hauteur de Paris (14/15e, 18/19/20e, communes limitrophes de ces arrondissements), et les dispositifs actuels (régulation par camionnettes, bonus "V+" pour la remontée d'un vélo) n'ont pas réussi à inverser la tendance. Les abonnés ne sont ainsi pas sur un pied d'égalité devant le système, puisque certains ne peuvent quasiment jamais trouver un vélo pour leur trajet.

Question : les candidats prévoient-ils de contraindre l'exploitant à assurer un service de qualité équivalente dans les différentes parties de Paris, et si oui avec quels moyens (augmentation du nombre de véhicule de régulation et de leur capacité, impossibilité pour un usager de "descendre" trop de vélos sans en remonter, etc.) ?

Le rapport de la chambre régionale des comptes publié fin 2012 soulève plusieurs points, dont le fait que la mairie ne réclame pas la plupart des pénalités prévues au marché : 200 millions d'euros non réclamés au titre des deux premières années (les critères de qualité de service ont par la suite été revus à la baisse), plusieurs millions d'euros pour nombre insuffisant de vélos, notamment l'été.

Question : les candidats prévoient-il de faire appliquer ces pénalités s'ils sont élus, tant pour le marché actuel que pour le prochain marché, afin d'obliger l'exploitant à tenir ses engagements et de permettre aux usagers de bénéficier d'un système de qualité ?

Lors de manifestations sur la voie publique, la préfecture de police de Paris demande à l'exploitant de fermer "à titre préventif" jusqu'à plusieurs dizaines de stations, afin d'éviter que les vélos ne soient utilisés comme projectiles, ce qui pénalise doublement les usagers car outre les stations indisponibles, les équipes travaillant habituation à la régulation des vélos sont monopolisées pour vider les stations à fermer puis les remplir lors de leur réouverture.

Question : les candidats prévoient-il de négocier avec la préfecture de Paris la diminution ou l'arrêt de cette disposition ?

Le vandalisme fait aujourd'hui des ravages sur le système, la moitié des vélos disponibles (9000 sur 18000) sont volés chaque année depuis le lancement. A titre de comparaison les systèmes de VLS des villes de Washington DC (1600 vélos), Minneapolis (1300), Miami Beach (1000), Boston (1000), Denver (530), lancés entre mi-2010 et mi-2011, ont connu depuis leur lancement un nombre total de vélos volés de respectivement, 14, 0, 0, 0, et 7 vélos volés.

Aujourd'hui, la ville de Paris "subventionne" même le vandalisme, puisqu'elle verse à JCDecaux une compensation de plus de 450 EURO pour tout vol de vélo à partir de 4% du parc théorique et jusqu'à 25% du parc, soit 5000 vélos par an, ce qui n'incite pas vraiment l'exploitant à renforcer la solidité de son système d'ancrage des vélos.

Lorsqu'une station fait l'objet d'un vandalisme excessif, elle est "en mesure de rétorsion" fermée pendant 1 mois, ce qui ne pénalise que les usagers, et peut parfois concerner une large zone contiguë (le nord-est parisien a ainsi eu plus de 50 stations fermées simultanément à l'été 2013), sans dédommagement pour les usagers qui doivent se reporter sur un autre moyen de transport et en assumer les coûts.

Questions : quels sont les pistes des candidats dans la lutte contre le vandalisme ? Celle-ci doit-elle revenir à la ville, à l'exploitant, aux deux et dans quelle proportion ? La ville de Paris doit-elle continuer de dédommager l'exploitant pour le vandalisme, et si oui dans quelle proportion ? Fermer les stations vandalisées est-il une bonne solution ?

La communication de la ville de Paris sur Vélib' est depuis quelques temps extrêmement orientée vers autre chose que le vélo, en atteste le blog "Vélib & moi" : alors qu'il parlait quasi-exclusivement de vélib et de vélo jusqu'en 2011, il a depuis amorcé un véritable 180° rédactionnel, puisque l'on y trouve aujourd'hui quasi-exclusivement des articles consacrés à des restaurants, des bars, des hôtels, des "idées cadeau", dont certains pourraient presque s'apparenter à de la publicité déguisée, et seulement quelques rares articles consacrés au vélo. Imaginerait-on les blogs de ligne Transilien ne pas parler du fonctionnement des lignes Transilien par exemple, ou "Scope RATP" ne pas faire de retours sur les incidents du réseau RATP ?!

On peut également observer les produits dérivés siglés "Vélib'" : les produits lancés en 2011 étaient dédiés à la pratique du vélo (casque, éléments réfléchissants et lumieux, gants, panier au format vélib, vêtements de pluie...), ils ont aujourd'hui été remplacés par des produits sans lien avec le vélo (tasses, autocollants, feutres, carnets, sérigraphies...)

Question : le candidat prévoit-il de recentrer la communication sur le fonctionnement de vélib, les améliorations du systèmes, les dysfonctionnements, la pratique du vélo, les événements autour du vélo, etc ?

Pour répondre à ce message : cliquer et envoyer le courriel sans changer le sujet. Si cela ne fonctionne pas (si par exemple vous utilisez un webmail), envoyer un message à paris2014@velorution.org avec l’identifiant 2014/02/20/12/49/21-674039256 quelque part dans le sujet.